Mot du Promoteur

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edito

 Le projet de développement du Groupe Institut Agricole d’Obala (IAO) se déploie au centre des préoccupations nationales et internationales en lien avec l’urgence de développer des programmes qui fixent les jeunes dans leurs terres d’origine. Au plan national, le gouvernement et les experts s’accordent sur le constat que l’exode rural exacerbe les problèmes d’emploi et de sécurité dans les milieux urbains. D’après des statistiques officielles, le chômage atteint 20°/° des populations de Douala et de Yaoundé, alors que le sous-emploi concerne 75°/° des travailleurs de ces villes. Les actes de criminalité en milieu urbain sont souvent perpétrés par des jeunes qui, attirés par les lumières de la ville se heurtent au chômage et au sous-emploi. Dans la configuration actuelle, le secteur rural camerounais manque d’attractivité. La productivité des exploitations agropastorales reste généralement en deçà des normes agronomiques. Ceci explique la pauvreté et l’incapacité des familles à fixer les jeunes dans les campagnes. Au plan international, les problèmes causés par le phénomène de l’immigration clandestine sont connus. Parmi les solutions envisagées, il y a la nécessité, voire l’urgence d’agir, au niveau des pays d’origine des candidats à l’immigration clandestine, pour rendre l’environnement économique et social
favorable aux projets de développement individuels et collectifs des jeunes. Dans le cas du Cameroun, c’est en agissant pour le
développement des activités des jeunes en milieu rural qu’on a des meilleures chances aujourd’hui d’atteindre ce but. Car, avant d’être happés par des réseaux mafieux d’organisation de voyages clandestins, les jeunes immigrés d’origine camerounaise ont généralement une trajectoire de rêves brisés en plusieurs étapes, en partant du milieu rural. D’abord, ils rêvent de meilleures conditions de vie en ville et délaissent les villages où ils auraient constitué une main d’œuvre de qualité dans des exploitations familiales. Victimes de la précarité consécutive au chômage et au sous emploi en métropole, ces jeunes nourrissent de nouveaux rêves où ils se voient heureux en Occident. La suite souvent faite de douloureuses étapes de désillusions, est connue. En prenant appui sur l’exemple des jeunes qui s’épanouissent actuellement dans le milieu rural après leur formation aux techniques de production agropastorale, l’IAO promeut un modèle de jeunes qui créent des emplois pour eux-mêmes et pour d’autres jeunes. Nos
apprenants sont en effet immergés, incubés dans un environnement pédagogique et  professionnel qui les incite à comprendre que leur vocation est de créer leur propre emploi et d’employer d’autres jeunes dans le secteur agricole. L’Institut Supérieur d’Agriculture et de Gestion d’Obala (ISAGO), composante du Groupe IAO dédiée à l’enseignement supérieur, est conçu pour porter durablement la performance du Groupe à travers la qualité de ses activités de formation et de recherches. Le soutien du programme C2D AFOP (programme conjoint MINADER/MINEPIA), acquis depuis l’ouverture d’ISAGO en 2013 pour la mise en œuvre du cycle BTS Entrepreneur Agropastoral, est un atout pour l’actualisationdes approches pédagogiques et les perspectives d’insertion des jeunes formés. Le tutorat de l’Université de Dschang et la Supervision du Ministère de l’Enseignement Supérieur garantissent également l’insertion de l’ISAGO parmi des institutions universitaires de référence au Cameroun. À la fin de mes études agronomiques dans une université française, j’avais formulé le projet de retourner sur les terres qui m’ont vu grandir pour y créer un institut de formation des producteurs agricoles, alors que j’avais toutes les possibilités de m’épanouir en Europe. Ce projet se réalise et porte le nom de Groupe IAO. Je souhaite à chaque étudiant de l’ISAGO un parcours plus retentissant dans les
territoires du Cameroun et d’Afrique, à partir du projet élaboré au cours de sa formation.

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